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[Edit 07/02/25 : cette mesure est suspendue et est en cours de discussion entre le syndicat des micro-entreprises, la FNAE, et le gouvernement. Donc rien n’est joué pour l’instant, mais restons vigilants sur nos prix de vente !]
Vous avez sans doute vu passer sur les réseaux la (mauvaise) surprise que nous a réservé le gouvernement en adoptant (de force) le projet de loi de finances pour 2025 : en micro entreprise, le seuil d’assujettissement à la TVA est désormais de 25 000 €, qu’on soit en prestation de services ou en vente de marchandises.
Donc ça signifie dans les grandes lignes que si on a réalisé 25 K€ de chiffre d’affaires en 2024 (oui, 2024), on va devoir gérer la TVA au 1er mars 2025 (oui, vous avez bien lu aussi).
Toutes les infos bien détaillées sont ici, chez Stéphanie de J’aime la paperasse.
C’est donc une douche froide pour beaucoup de micro entrepreneurs qui sont déjà parfois déjà épuisés et dans une situation économique tendue, voire précaire.
Pourquoi ça inquiète tout le monde ?
Gérer la TVA signifie qu’on va devoir collecter la TVA sur nos ventes pour le compte de l’Etat (et donc la lui reverser) mais aussi qu’on va pouvoir déduire la TVA sur nos achats (ce qui viendra en déduction de ce qu’on doit reverser). La TVA n’est donc pas une charge pour notre entreprise, mais plutôt une question de trésorerie : il faut bien gérer pour qu’au moment du paiement de la TVA on ait bien l’argent sur notre compte bancaire, comme quand le prélèvement de l’Urssaf arrive.
La peur que cela génère est double : de la paperasse dont on se serait bien passé avec une gestion plus fine de sa trésorerie et le fait qu’il va falloir sans doute augmenter ses prix, dès lors qu’on vend à des particuliers (en BtoC donc). Quand on vend à des professionnels (en BtoB), notre client pro devra nous payer le TTC, mais il récupérera la TVA, donc ça ne change rien au final pour lui (si ce n’est qu’il doit sortir un peu plus d’argent au départ, mais il a l’habitude avec tous ses prestataires).
Le problème se pose donc plutôt quand on n’a pas pu anticiper le passage à la TVA quand on est en BtoC. C’est mon cas pour une partie de mon activité. Soit j’augmente basiquement mes prix de 20 % pour ne pas toucher à mes revenus, soit j’augmente un peu moins si j’estime que l’impact sur mes ventes sera trop important. Je peux aussi faire une augmentation progressive, pour que la pilule soit moins difficile à passer.
On n’oublie pas que dans la création artisanale, le fait main a un coût. On a beau avoir toujours des difficultés à assumer des prix élevés, la réalité est qu’on ne pourra jamais produire avec nos 10 doigts une pochette en tissu et la vendre 15 €. C’est trop peu cher si on veut vivre de cette activité. On ne peut pas rivaliser avec les productions industrielles et made in pays lointains. Donc il faut faire autrement et construire une marque avec un grand M ! On achète de l’artisanat différemment qu’on achète en supermarché.
Mes recommandations à ce sujet :
- ne pas perdre confiance : oui, c’est un coup dur, mais tous les entrepreneurs vous le diront : le quotidien est fait de hauts et de bas. Râlons un bon coup, prenons le temps de digérer mais ensuite remobilisons-nous ! Plus facile à dire qu’à faire évidemment, je suis bien d’accord !
- bien s’informer : suivez le compte de Stéphanie et celui de La Micro by Flo pour être sûrs d’avoir un max d’infos. Par ailleurs, Stéphanie sort une formation en ligne sur le sujet et elle anime un atelier en ligne le 07/02.
- redoubler d’intérêt pour l’admin et Excel : faire l’autruche ne va malheureusement pas nous aider ! C’est le moment de remettre à plat vos fichiers Excel pour bien gérer vos ventes et votre trésorerie.
- faire un petit check de nos prix de vente : le truc qu’on repousse sans doute un peu trop. Vous avez un audio sur cette partie-là dans le module Vente de Copilot’.
- expliquer la situation à vos clients : c’est sans doute une bonne opportunité de communiquer en toute transparence. La plupart des consommateurs n’a aucune idée de la difficulté et des périodes de doutes qu’on traverse. Faire preuve d’honnêteté et de transparence est toujours bénéfique et tissera un lien de confiance avec votre cercle de clients.
Perso, j’ai toujours vu le passage à la TVA comme un bon signe, le signe que mon activité grandit. Certes, ça ajoute une couche de choses à gérer, mais on a l’habitude ! Mon objectif avec ma micro entreprise a toujours été d’aller jusqu’au seuil de chiffre d’affaires. Donc je savais que je n’allais pas y échapper et cette année si possible ! Je pensais juste avoir quelques mois de « répit » et un peu plus de temps pour m’y préparer.
Mais allez, haut les cœurs, c’est juste une étape de plus !
On est ensemble, on va y arriver 🦾 !